2024 aura été l’année ChatGPT pour CAPAS. De son introduction à l’équipe en janvier jusqu’à sa maîtrise en décembre, l’agent conversationnel génératif a révolutionné les méthodes de l’organisme. Rédaction, graphisme, production, diffusion, administration, vente : tous nos départements y ont trouvé un compagnon vif, capable de faciliter leurs tâches journalières et de pousser plus loin leurs réflexions en tant que travailleurs culturels. Alors que la course technologique du milieu des arts vivants – démarrée bien malgré lui durant la pandémie – poursuit son accélération, CAPAS embrasse tout le potentiel de cet outil. De surcroît, nous souhaitons participer à la littératie numérique de son secteur pour qu’il ne se retrouve pas à la remorque de cette (n’ayons pas peur du mot) révolution, démocratisant l’accès à des expertises, des ressources et des capacités de rédaction et d’analyse affinées. Plutôt que de prendre le taureau par les cornes en interdisant, évitant ou masquant son usage, nous avons décidé de le chevaucher pour un tour de rodéo, dans l’espoir de comprendre la bête et de voir comment ses méthodes peuvent rendre le secteur des arts vivants plus performant, plus compétitif et – paradoxalement – plus humain.
Une courbe d’apprentissage exponentielle
Comme tout nouvel outil, l’arrivée de ChatGPT a demandé un temps d’adaptation pour les membres de l’équipe. Si certains ont trouvé des usages immédiatement, d’autres ont pris plusieurs mois pour s’ajuster et trouver la meilleure manière pour que l’agent facilite leur travail. Il faut dire que la plateforme – en constante évolution – demande à être maîtrisée pour faire ressortir son plein potentiel. Rédiger des requêtes (ou prompt) efficaces qui font ressortir des réponses intéressantes demande un certain temps et un réapprentissage de la manière de s’adresser aux outils numériques. Après presque 25 ans à écrire par mots-clés à Google (« spectacle danse paris »), il est devenu presque artificiel de parler normalement à une machine (« Peux-tu me suggérer un spectacle de danse contemporaine à voir à Paris le 5 décembre ? »). Une fois le naturel revenu au galop, encore faut-il savoir quoi demander pour nous aider réellement dans la rédaction d’un texte, dans la préparation d’une production ou dans l’établissement d’une stratégie. Après un an, notre équipe a appris à formuler des prompts aussi efficaces que précis pour soutirer des résultats, certes encore imparfaits, mais plus concluants, trouvant des applications multiples à ChatGPT.
Une multitude d’usages pour faire fructifier les talents
Parce que c'est bien là toute la richesse de l'outil : ses possibles sont aussi variés que les emplois qu'il dessert, simplifiant et optimisant leur quotidien. L’objectif : réduire le temps passé sur les tâches récurrentes ou chronophages. Ainsi, notre équipe se sert de ChatGPT notamment pour :
Résumer, décortiquer ou répondre à des courriels;
Créer des brouillons d’articles, de contrats et de subventions;
Synthétiser et comparer des documents;
Proposer des ordres du jour, et valider le contenu de formations;
Créer du contenu visuel de qualité;
Établir des échéanciers, des listes de matériel et des étapes de production.
Ces automatisations – sans remplacer les compétences essentielles des membres de notre équipe – bonifient leur travail en leur permettant de tabler sur leurs forces plutôt que diluer leur temps dans des tâches plus éloignées de leur expertise.
Passer au pro : un choix sécuritaire et proactif
En utilisant la version Team de la plateforme, CAPAS s’assure également que ses données ne servent pas à entraîner les robots, sécurisant ses informations sensibles et celles de ses clients. Ce choix d’utiliser la version payante permet également aux geeks de notre organisme d’avoir accès à ses dernières fonctionnalités avant le grand public (comme la recherche en ligne, le traitement de texte Canevas et bien plus), afin de tirer profit de l’innovation au moment même de sa sortie. CAPAS profite cependant de ses connaissances maintenant profondes de la plateforme pour la partager au secteur : formations sur mesure, accompagnement personnalisé, création de GPTs à la demande… Nous ne souhaitons pas garder le secret de la potion magique que pour nous, mais bien d’en profiter pour élever tout notre secteur d’un seul mouvement (robotique).
Plus de technologie pour plus d’humanité
Avec moins de temps passé sur les courriels, les squelettes de texte et la vérification de listes de production, notre équipe dispose de plus d’espace pour déployer ses talents. L’analyse, la réflexion, la recherche et l’optimisation prennent davantage d’espace dans une journée de travail, alors que le contenu créé par ChatGPT en un temps record n’en reste pas là : il est peaufiné pour explorer de nouvelles idées et approfondir les stratégies. Parce que la plateforme d’OpenAI est certes impressionnante, mais elle n’est intelligente que parce que la personne qui le manipule sait en faire sortir le meilleur. Ainsi, la sensibilité et l’ingéniosité humaines sont les clés qui débloquent le plein potentiel de cet outil.
Alors que le manque de financement chronique oblige les organismes culturels à revoir leur poids de leurs structures, ChatGPT se présente comme un couteau suisse qui, à peu de frais, réduit le fardeau du quotidien professionnel. Au même titre que Google a révolutionné l’accès à l’information et Facebook a changé notre manière d’interagir avec nos publics, ChatGPT promet de modifier notre manière de réfléchir. L’originalité, la créativité, la capacité de communiquer, tous ces attributs intrinsèques aux arts vivants deviennent des outils puissants pour faire travailler l’intelligence artificielle à leur service et en tirer le maximum. S’il est vrai que chaque nouvelle technologie vient avec son lot de problèmes éthiques, écologiques et sociaux, il n’en tient qu’à nous de l’apprivoiser correctement pour en tirer profit tout en approfondissant le débat constructif comme seule la culture peut réfléchir les changements profonds du monde. Maintenant bien assis sur un taureau dompté, CAPAS attend 2025 avec impatience, avec son lot d’innovations pour lesquelles le secteur des arts vivants se doit d’être au premier rang. Pour une fois, réinventons-nous réellement, avec les bons outils. L’avenir culturel ne se contentera pas de suivre le rythme du changement ; il le créera.
(Oui, c’est ChatGPT qui a pensé à cette dernière phrase.)